En toile de fond, l’instabilité politique persistante, l’absence de dialogue régulier entre l’Etat et les opérateurs privés, ainsi que des réformes minimes ou peu appliquées viennent aggraver un climat d’investissement déjà fragile. Pourtant, tous les espoirs ne sont pas perdus. Ce rapport, même sévère, peut jouer un rôle de catalyseur si les autorités choisissent d’en faire une opportunité de redressement. Certains observateurs, plus optimistes, y voient un “électrochoc nécessaire” pour engager des mesures structurelles.
Nationalisation
“Il est temps de dépoussiérer notre code minier et de professionnaliser les institutions chargées de la gouvernance du secteur”, plaide Rija, consultant indépendant dans l’industrie extractive. D’autant que d’autres pays dans le bas du classement, comme le Niger ou la Guinée, payent le prix de politiques de nationalisation agressives ou de retraits massifs de permis, ce qui n’est pas (encore) le cas à Madagascar. L’atout géologique du pays reste intact, et la stabilité relative de ses institutions, comparée à celles des pays dirigés par des juntes militaires, pourrait devenir un argument de poids si elle s’accompagne d’une volonté politique tangible de transparence, de simplification des procédures et de dialogue constructif. Une véritable relance minière, plus inclusive, pourrait non seulement ramener Madagascar dans les hauteurs du classement, mais surtout générer des emplois, des recettes fiscales, et une diversification économique plus résiliente. A condition, bien sûr, de ne pas attendre le prochain rapport pour agir.